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Création d'une chaire de recherche Finance digitale à l’Université Paris-Panthéon-Assas

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Création d'une chaire de recherche Finance digitale à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Marianne VERDIER lors du lancement de la Chaire finance digitale le 11 mars 2019 au centre Assas
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Marianne VERDIER présente en cinq points la Chaire de recherche finance digitale

Le déploiement de services reposant sur des technologies numériques entraîne des restructurations profondes dans le secteur financier : c’est pour répondre à ces nouveaux enjeux que l’Université Paris-Panthéon-Assas et l’école d’ingénieurs Télécom ParisTech ont initié la création d'une Chaire de recherche finance digitale qui sera hébergée par l’Institut Louis Bachelier. Elle compte comme mécènes fondateurs le Groupement des Cartes Bancaires CB et La Banque Postale. L’objectif de la chaire Finance digitale est de conduire des travaux de recherche sur l’ensemble des innovations, de services, de produits ou d’organisations en lien avec le numérique, susceptibles de modifier le métier de l’intermédiaire financier.

Le projet est porté par Mme Marianne VERDIER, professeur de sciences économiques à l’Université Paris-Panthéon-Assas, responsable du master 2 Finance et membre du Centre de Recherches en Économie et Droit (CRED). Elle nous présente en 5 points cette nouvelle chaire cofondée avec Télécom ParisTech.

Pourquoi créer une chaire Finance digitale à l’université Paris 2 Panthéon-Assas ?

Ce projet est né grâce à une conversation avec David BOUNIE, professeur d’économie à Telecom ParisTech, qui travaille aussi depuis plusieurs années sur le domaine de recherche de l’économie bancaire et plus particulièrement sur les paiements. Nous avons toujours œuvré, chacun avec des méthodologies différentes, à construire des travaux de recherche qui puissent avoir une portée pratique pour les acteurs du monde bancaire.

Depuis plusieurs années, le secteur de la banque de détail fait l’expérience de changements technologiques importants avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, le développement de la blockchain et l’entrée des entreprises de la FinTech. Le champ de recherche de l’économie bancaire doit désormais tenir compte de la technologie et du droit pour être en mesure d’évaluer l’impact de ces évolutions sur les risques, les prix, la concurrence et la réglementation des marchés.

Dans ce contexte, il nous est apparu naturel de créer une alliance entre l’Université Paris-Panthéon-Assas et l’école d’ingénieur Telecom ParisTech pour proposer des travaux de recherche originaux, croisant les compétences de différentes disciplines : économie, droit, informatique, sciences des données et mathématiques. Nous souhaitons faire évoluer nos méthodes de recherche pour proposer des travaux tenant compte des problématiques concrètes qui se posent pour les acteurs du secteur : les banques, les start-ups et les régulateurs.

Quelle est sa structure et sa mission ?

Nous structurons actuellement nos équipes de recherche afin de répondre à notre projet qui comporte trois thématiques : 1. Data, paiements numériques et analyse prédictive, 2. Intelligence artificielle dans la Banque/Assurance, 3. Blockchain et désintermédiation financière.

Notre mission consiste à proposer des travaux de recherche originaux sur ces sujets. Nous avons discuté avec nos mécènes des thèmes qui pourraient les intéresser et allons lancer des recherches sur les sujets retenus. Pour l’instant, nous avons reçu des financements du Groupement des Cartes Bancaires CB et de La Banque Postale pour deux projets, l’un portant sur les paiements numériques, l’autre sur l’intelligence artificielle et les robo-advisors. Nous pourrions prochainement recevoir le soutien d’un troisième mécène sur un projet blockchain.

Toutefois, les recherches de notre équipe ne porteront pas exclusivement sur ces thèmes, car nous souhaitons garder une ouverture qui est indispensable à la construction d’une réflexion indépendante. Notre chaire de recherche est hébergée par l’Institut Louis Bachelier, qui porte plusieurs chaires en finance d’autres universités françaises et qui nous permet d’échanger régulièrement avec celles-ci dans le cadre de forums ou de conférences.

Concrètement, notre travail se traduit par de nombreux échanges de recherche en équipe à la fois au niveau local et à l’international, le recrutement de doctorants, des réunions avec les partenaires pour discuter de thématiques d’intérêt et des échanges avec les régulateurs et superviseurs (TrésorAMFACPR). Côté Université Paris-Panthéon-Assas, plusieurs chercheurs du CRED (Centre de recherche en économie et droit) travaillent sur le sujet de la blockchain, et d’autres travaux émergeront probablement sur le sujet de l’intelligence artificielle. Nous espérons également à terme mettre en place un séminaire pour partager nos travaux. Enfin, nous organiserons des conférences deux fois par an sur les thématiques de la chaire. La chaire a également reçu le soutien d’un partenaire non mécène, France FinTech.

Sur quels travaux porteront la chaire ? 

Le thème porté par le Groupement des Cartes Bancaires CB s’intitule « paiements numériques ». Il comprend quatre projets d’études : « l’adoption du paiement sans contact », « l’usage des données de paiement par carte pour réaliser de l’analyse prédictive (croissance du PIB, consommation des ménages) », « la construction d’un indicateur de la numérisation des paiements d’un pays et enfin, « le rôle de la fonction paiement dans le modèle économique de la banque dans le contexte de l’entrée sur le marché des FinTechs ».

La Banque Postale soutient le projet sur l’intelligence artificielle et les robo-advisors. Cinq thèmes de recherche sont proposés : « l’IA et l’emploi dans la bancassurance », « l’IA et l’agence bancaire », « l’IA et la relation dans la bancassurance », « l’IA et le modèle économique de la bancassurance », « l’IA, la financial privacy et tarification des services financiers ». Ces recherches sont destinées à alimenter des réflexions prospectives et stratégiques sur le métier de la bancassurance dans un contexte général de robotisation et d’automatisation.

Comment les entreprises utiliseront les recherches de la chaire pour les appliquer à leur business ?

Nos recherches feront l’objet de présentations régulières des travaux, à la fois en interne (ateliers organisés dans l’incubateur de start-ups de La Banque Postale) et lors de conférences ouvertes. Un doctorant travaille déjà étroitement avec le Groupement des Cartes Bancaires CB sur la thématique de l’usage des données issues des paiements par carte pour réaliser de l’analyse prédictive. Le Groupement des Cartes Bancaires CB mentionne également vouloir ouvrir à la recherche les données pour servir l’intérêt public. Nous organisons une première conférence le 7 juin 2019 sur la thématique « Intelligence artificielle et finance » ;  une seconde devrait suivre en décembre à propos de la blockchain.

Y aura-t-il des enseignements ou modules de formation à l’attention des étudiants du master Finance ?

Le master 2 Finance propose un module « innovations financières » permettant aux étudiants d’acquérir de nouvelles compétences et outils afin d’exercer leur futur métier.

Des intervenants réalisent un cours d’intelligence artificielle et finance ; le cours d’informatique a été adapté pour proposer de nouvelles compétences techniques permettant de construire des projets d’intelligence artificielle (programmation en Python). Ils suivent également des cours sur l’économie de la blockchain, dans lequel je partage avec eux les articles de recherche très récents.

Dans la pratique, les étudiants ont réalisé des projets autour de différents sujets comme les stratégies d’investissement dans les portefeuilles de cryptomonnaies, la décentralisation des blockchains publiques, la régulation des plateformes d’échange de cryptomonnaies ou les imperfections du marché des changes des cryptomonnaies... Des professionnels interviennent aussi régulièrement – comme récemment, un représentant de la société Ledger – au sujet des Initial coin offerings. Nos étudiants bénéficient enfin du soutien bienveillant de France FinTech, partenaire de notre master, qui leur propose d’assister à des conférences professionnelles deux fois par an.