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Retour sur le colloque international : Royaume-Uni/France

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Retour sur le colloque international : Royaume-Uni/France
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Co-organisé par les universités de Paris 2 et Tours, ce colloque a mis en lumière la nature des liens juridiques et culturels entre la France et le Royaume-Uni.

À l’heure où Theresa MAY présentait sa démission du poste de Premier Ministre britannique, prenant effet le 7 juin 2019, un colloque international et interdisciplinaire, co-organisé par Mesdames Géraldine GADBIN-GEORGE (maître de conférences-HDR à l’université Paris 2 Panthéon-Assas) et Elizabeth GIBSON-MORGAN (maître de conférences-HDR à l’université de Tours) se tenait au centre Panthéon les 24 et 25 mai.

Intitulé United Kingdom and France: friends and/or foes? (Trans)cultural and legal unions and disunions, ce colloque avait pour objectif de se pencher sur la nature des liens juridiques et (trans)culturels entre la France et son pays voisin, le Royaume-Uni.

Le professeur Laurent LEVENEUR, vice-Président de l’université Paris 2 Panthéon-Assas, a ouvert le colloque, en anglais, en saluant notamment l’université de Tours (où travaille l’une des co-organisatrices de l’évènement), ainsi que les seize intervenants (historiens, politologues, juristes, sociologues, linguistes etc.) venus des deux côtés de la Manche pour communiquer, puis échanger, sur une multitude de sujets, dont le projet de Brexit.

L’invité d’honneur du colloque, Lord Kenneth MORGAN, membre de la Chambre des Lords, Fellow de Queen’s College (Oxford), ancien vice-Président de l’Université du Pays de Galles et Fellow de la British Academy, se référant avec humour à l’Entente Cordiale qui unit nos deux pays depuis la monarchie dite de juillet, est intervenu sur les divers partenariats entre les deux pays, plus ou moins couronnés de succès, de 1904 à aujourd’hui.

Un autre historien, Antoine CAPET, professeur émérite à l’Institut d’études anglophones de l’université de Rouen, Fellow de la Royal Historical Society, éditeur de la section Britain since 1914 de la bibliographie de la Royal Historical Society depuis 2001, membre du comité international du Twentieth Century British History (Oxford University Press), a évoqué l’héritage de Winston Churchill qui explique en partie l’attitude du Royaume-Uni aujourd’hui vis-à-vis de l’Europe.

Aurélien ANTOINE, professeur de droit public et vice-doyen pour les affaires internationales et la communication à l’université de Saint-Étienne, directeur de l’Observatoire du Brexit, et Andrew BLICK, maître de conférences en sciences politiques et histoire contemporaine et directeur du Centre du Gouvernement et des Politiques britanniques au King’s College (Londres), qui a travaillé à plusieurs reprises au cabinet du Premier Ministre britannique, se sont penchés sur des questions constitutionnelles. Si l’un a abordé, en les comparant, les concepts juridiques et culturels de Rule of Law et d’État de droit, le second s’est placé dans une perspective historique pour étudier la question du Brexit au travers de la Constitution non-codifiée du Royaume-Uni.

La question de la défense a ensuite été évoquée, tout d’abord par Monsieur Patrick CHEVALLEREAU, vice-amiral, attaché de défense à l’Ambassade de France au Royaume-Uni de 2015 à 2018, spécialiste de l’OTAN et de l’Europe de la défense et Distinguished Fellow au Royal United Services Institute, qui s’est intéressé à l’impact du Brexit sur la sécurité en Europe, puis par Elizabeth SHEPPARD-SELLAM, maître de conférences en relations internationales et civilisation américaine, responsable du parcours Science politique et Relations internationales à l’université de Tours, UFR Lettres et Langues (Droit/Langues), qui a parlé de la question du Brexit et du contre-terrorisme et enfin, Thibaud HARROIS, maître de conférences en civilisation britannique à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, qui a évoqué l’éventuelle redéfinition des relations franco-britanniques en matière de sécurité et défense dans un contexte post-Brexit.

Puis les questions économiques et sociétales ont été au centre des discussions. Matthias KELLY, Queen’s Counsel, barrister à Londres et Dublin, ancien bâtonnier de l’ordre des barristers d’Angleterre et du Pays de Galles, recorder (juge à temps partiel) à la Crown Court, a évoqué le respect, post-Brexit, des valeurs sociales et morales au Royaume-Uni.

Hywel CERI-JONES, Honorary Fellow de l’université de Swansea (Royaume-Uni), maintes fois conseiller du gouvernement gallois sur les questions européennes, ancien directeur général de la politique sociale, de l’emploi et des relations internationales à la Commission européenne, ancien directeur de l’éducation et de la formation à la Commission européenne et ancien directeur du think tank European Policy Centre à Bruxelles, a parlé de la genèse d’Erasmus, avant d’évoquer l’éventuelle exclusion du Royaume-Uni de ce programme, en cas de sortie de l’Union européenne.

Anémone KOBER-SMITH, professeur de civilisation britannique à l’université Paris-13, s’est consacrée à la question des soins et du secteur de la santé avant et après le référendum de juin 2016 Outre-Manche.

Maria MOSCATI, avocate italienne, maître de conférences à la faculté de droit de l’Université de Sussex (Royaume-Uni), a étudié les conséquences sociales, politiques et juridiques que le Brexit pourrait avoir sur les litiges en droit de la famille.

Le colloque a ensuite donné lieu à diverses communications dans le cadre de la dévolution mise en place Outre-Manche depuis 1998. Stéphanie BORY, maître de conférences en civilisation britannique à l’université Lyon 3 s’est penchée sur la relation économique positive que la France et le Pays de Galles entretiennent.

Philippe CAUVET, maître de conférences en civilisation irlandaise à l’université de Poitiers, a comparé la valeur démocratique des référendums en France et au Royaume-Uni, notamment (pour ce dernier), vis-à-vis de la question irlandaise dans le cadre d’un éventuel Brexit.

Juliette RINGEISEN-BIARDEAUD, ancien avocat au barreau de Paris, maître de conférences en anglais juridique à l’université Paris 2 Panthéon-Assas, est intervenue sur la question de la para-diplomatie écossaise en France et en Europe. 

Les deux dernières communications ont porté sur le phénomène de migration et de « crimmigration » qui concerne la France et le Royaume-Uni. Monish BHATIA, maître de conférences en sociologie à la faculté de droit de l’université de Birbeck (Londres), a évoqué la « jungle » de la Calais et les rôles respectifs des Etats français et britannique, ainsi que des ONGs.

Marion CHARRET-DEL BOVE, maître de conférences en anglais juridique et civilisation britannique à l’université Lyon 3, a parlé des récentes évolutions dans la notification des droits (en matière pénale) en France et Outre-Manche, sur fond de droit européen.

Après presque deux jours d’échanges intensifs, les organisatrices se sont félicitées de cette collaboration fructueuse entre les universités de Paris 2 et de Tours, avant de conclure aux liens évidents d’amitié entre la France et le Royaume-Uni, liens historiques qui, même en connaissant des hauts et des bas, perdurent aujourd’hui.

Le mot de la fin pourrait être laissé à l’ancien Premier Ministre britannique Tony BLAIR qui, dans le cadre d’un discours prononcé le 24 mars 1998, en français, devant l’Assemblée Nationale française, alors que le Royaume-Uni présidait l’Union européenne pour une durée de six mois, a dit : « Entre nos peuples il y a un authentique contact. Il compte. Il est réel. Il a ses racines, et il compte ».