La photographie documentaire : un art de la dénonciation publique ?

En cherchant à montrer un des points aveugles de la financiarisation de nos sociétés par un de ses emblèmes que sont les paradis fiscaux, cette enquête photographique présente les quelques indices et traces d’un monde insaisissable, des lieux et des personnes que seul le texte et le contexte de l’exposition semblent mettre en rapport avec les paradis fiscaux. Loin d’opérer une dénonciation publique réductrice, cette œuvre photographique provoque doublement notre regard ; en reproduisant les stéréotypes de la photographie de presse, en déplaçant les cadres esthétiques convenus de sa représentation.

Tout le paradoxe réside dans cette investigation qui consiste à montrer ce qui est caché alors que les « paradis fiscaux » résistent à toute matérialité. Pris dans cette illusion du réel, le spectateur fait l’expérience de cette quête d’un paradis imaginé. L’œuvre photographique le confronte à sa propre représentation des paradis fiscaux, à ses opinions et préjugés sur un thème controversé.

Cette table-ronde, en accompagnement de l'exposition "Paradis. Rapport annuel" de Paolo Woods et Gabriele Galimberti, explorera la place de la photographie documentaire en proposant un éclairage sémiologique, esthétique et historique de cette question hypermédiatisée dans les débats publics.

Table ronde préparée par les professeurs Valérie Devillard et Laurent Pfister de l'université Paris 2 Panthéon-Assas

Intervenants :

• Médiation de la table ronde par Mémona Hintermann.
• Paolo Woods et Gabriele Galimberti, photographes
• Frédéric Lambert, sémiologue, spécialiste de l’image de presse, professeur à l’université Paris 2 Panthéon-Assas
• Michaela Ott, philosophe, spécialiste des théories esthétiques, professeur à l’Ecole des Beaux-Arts à Hambourg (Allemagne)
• Laure Poupard, spécialiste d'histoire de la photographie, du documentaire, des expositions et de la propagande au XXe siècle.